Testimone

Mon fils

Ainsi m’a appelé l’homme qui a porté dans sa chair les
plaies visibles d’une croix invisible.
Il est monté sur la croix il y est resté cinquante ans et
il aurait voulu y rester jusqu’à la fin du monde.
Par la prière il a été le signe de la foi.
Par son immolation il a été le signe de l’exigeante espé-
rance chrétienne. Par sa charité il a rendu visible l’amour
infini du cœur de Jésus.
De ses yeux, souvent rouges de pleurs, venait une lu-
mière qui lui permettait de lire dans la conscience la plus
embrouillée, comme dans un livre ouvert.
Cette lecture-lĂ  devenait une confession Ă  haute voix si
cela était pour le bien-être de l’âme qui se présentait à lui.
Il avait l’aspect du prophète, voix de Dieu qui secoue
et sauve.
PrĂŞt Ă  sourire et plaisanter pour donner le moral aux
amis et aux confrères qui discutaient avec lui dans les raresmoments de pause.
Son cœur, ouvert et saignant, comme celui de Jésus sur
la croix, était l’aimable refuge pour tout le monde, saints et
pécheurs.
Sa charité allait au-delà de toute imagination.
Il ne vivait plus pour soi-mĂŞme.
Il était une copie vivante de Jésus. Comme récompense
à l’amour et à la douleur qui l’ont rongé, Jésus lui a permis
de fondre son cœur de prêtre avec son propre cœur de Sau-
veur du monde.
Pour la vie entière il a marché dans le désert sans un
abri et dans la sombre mystique sans parois pour accom-
pagner, soutenir et conduire tous les frères que Dieu lui a
confié.
L’église a eu du mal à le définir mais c’était la seulevoix autorisée à déclarer
infailliblement la vie exemplaire,
les vertus héroïques, la ressemblance au Christ, le mérite del’humilité devant Dieu et de l’obéissance sans réserve à
l’autorité sacrée. Jésus en a fait un martyr. L’Eglise en afait un Saint. Le peuple de Dieu en a fait un refuge pourtoutes les douleurs et toutes les espérances.
Pour moi c’est un Père, un Maitre, un Frère, un Ami.
C’est un don précieux de Dieu à ma vie.
Je suis aussi, indignement, son concitoyen «d’hon-
neur».
Merci, Padre Pio. Merci, Pietrelcina.

P.G. Alimonti OFM cap, Mes jours avec P. Pio, pp 7,8